Discours de Jean-Christophe Lagarde
Paris, le 15 décembre 2018

Mes chers Amis, 
Je veux avant tout vous remercier d’être venus si nombreux pour notre Congrès Extraordinaire malgré les temps troublés que nous traversons, malgré les difficultés d’accès à Paris pour vous qui venez de tous les coins de France. Je veux remercier notre ami André SANTINI de nous accueillir avec sa fidélité jamais démentie pour nos combats, remercier nos parlementaires d’être venus en nombre alors que je sais leurs obligations, remercier nos Maires, nos élus locaux qui se sont arrachés à leurs obligations locales, nombreuses en ces périodes de fêtes, et vous militants qui avez permis de reconstruire notre famille politique au cours de cette année 2018 afin qu’elle soit prête à repartir au combat pour nos idées. Remercier enfin nos équipes du siège pour le travail remarquable qu’elles accomplissent tant au quotidien pour faire revivre des débats de fonds et structurer nos fédérations que pour avoir réussi nos trois grandes mobilisations de cette année, le Congrès en Février, notre Université d’Eté et notre Congrès de ce jour. Ils sont peu nombreux mais, nos difficultés financières étant désormais derrière nous, ils seront rapidement renforcés dés ce début d’année.
Je le disais, nous vivons une période troublée, où nos compatriotes ont perdu nombre de repères après 40 ans de gestion alternée de la Droite et du PS qui ont débouché sur un échec et l’élection d’un jeune Président qui promettait un nouveau monde mais qui a trahi cet espoir, qui l’a transformé en réminiscence de l’ancien monde, jusqu’à la caricature.
La révolte des français que nous vivons vient de loin, c’est vrai. Mais ce n’est pas une excuse, au contraire, pour ce pouvoir qui avait renversé la table justement parce que les quatre racines du mal avait été ignorées par ceux qui se contentaient de gouverner par alternance. Ces racines ont produit des maux qui n’ont cessé de grandir au fil des décennies, depuis 1981 et plus encore après l’effondrement du mur de Berlin. 
Une racine économique d’abord. Notre pays s’est reconstruit après la guerre par la planification et une économie principalement tournée vers un marché franco-français. Lorsqu’est venu le temps du grand marché Européen voulu par Mitterrand et Delors, aucun Gouvernement n’a eu le courage de préparer les français et notre économie à une concurrence nouvelle avec nos amis européens, par une transformation de notre droit du travail, de notre fiscalité sur les entreprises et du financement de notre protection sociale. Et ce fut pire encore lorsque la mondialisation est devenue une réalité. Résultat nous n’avons cessé de perdre du terrain et de creuser la dette de nos enfants faute d’une croissance suffisante.
Racine sociale ensuite. Le débat monopolisé entre une droite à courte vue et une gauche archaïque a paralysé notre capacité de transformation sociale au moment même où le monde se mettait en mouvement. Notre pacte social a très bien protégé un quart de la population active qui travaille dans les administrations et les grandes entreprises au détriment trois autres quarts. Comme cette protection coûte cher, elle a nuit à notre compétitivité au moment où les marchés devenaient plus concurrentiels. Résultat, nous avons laissé croître un chômage galopant pour un quart des actifs dont nous avons indemnisé les victimes et même accepté que certaines d’entre elles soient condamnées à y rester en inventant le RMI devenu RSA. Le financement de tout cela, nous l’avons fait porter sur le seul travail des français et pour cela nous avons accepté de précariser totalement la moitié des salariés, des artisans, des indépendants et des PME.
Racine territoriale également. Alors qu’après la guerre froide, les économies s’ouvraient et concentraient leur principales forces de recherche, de production, d’innovation, bref de création de richesses dans de grands centre urbains devenus des Métropoles mondiales, européennes ou régionales nous avons abandonné toute politique de planification et d’aménagement du territoire. Alors même que notre pays souffrait déjà d’un trop grand parisianocentrisme hérité de notre histoire, que les prix de l’immobilier s’envolaient dans le cœur des grandes villes rejetant les classes moyennes à leur périphérie, elles même repoussant les plus pauvres en zone rurale, nous n’avons ni pensé ni, à fortiori, organisé la mise en réseau de nos villes moyennes avec leur Métropoles les plus proches. Résultat, pendant que ceux qui avaient les moyens de vivre au cœur de ces métropoles profitaient à plein de la modernisation et de la mondialisation, les habitants des banlieues et des zones rurales étaient tenues à l’écart alors même que c’est dans cette France là qu’on trouve la plupart des actifs précarisés ou écartés du travail. 
Alors que la mondialisation a apporté à ceux qui en bénéficient une formidable mobilité économique, géographique, technologique, culturelle, sociale et éducative, les trois quarts des français ont du les regarder comme on regarde une vitrine d’un magasin auquel on n’a pas accès.
Et c’est cette France mondialisée qui a pris le pouvoir en 2017, ignorant tout du reste de la population et parfois même les méprisant, leur faisant la leçon. Si l’ancien monde n’a pas su envisager l’avenir et nous y adapter, ce prétendu nouveau monde bobo centré s’est montré incapable de regarder le présent et d’en comprendre les racines, de se soucier de l’autre France. Comment ne pas comprendre que celle-ci se soit révoltée dans notre pays, le plus politique du monde, où chaque citoyen râle chaque jour mais croit viscéralement que des politiques publiques construisent notre Nation commune ?
Racine Européenne enfin. Car après avoir été imaginée dans un premier temps par les pères fondateurs pour garantir la paix entre nos vieux pays, sur l’idée du plus jamais ça, après avoir été dessinée dans un second temps par Giscard d’Estaing, SCHMIDT, Mitterrand, Kohl et Delors pour créer de la croissance grâce un espace économique unifié, le projet européen a déraillé après la chute du mur de Berlin. Est venu alors le temps  où l’Europe croyait à la fin de l’histoire, et puisqu’un monde de paix, de prospérité, de progrès, bref un monde de bisounours s’ouvrait à nous, nous avons totalement raté le virage de la mondialisation. Obsédée depuis les années Barroso par le culte excessif de la concurrence dite « libre et non faussée », l’Union Européenne s’est montrée incapable de se concevoir comme une puissance de niveau mondiale au moment même où émergeaient des puissances Etatiques qui avaient le poids d’un continent. Résultat, nous avons décroché à l’intérieur de l’Union, comme à l’extérieur. A l’intérieur, car nous nous sommes interdits des politiques volontaristes pourtant indispensables pour que la libération des économies soit loyale et profite à tous. A l’extérieur, car faute de construire une puissance européenne nous avons ouvert en grands nos marchés pendant que les autres restaient protégés et nous imposaient leurs défauts, leurs règles, leurs intérêts. Et derrière les intérêts de ces États, il y a des choix politiques, des modes de vies et des valeurs très différentes des nôtres. Comment ne pas comprendre que nos peuples soient déboussolés lorsqu’ils voient qu’on change leur mode de vie sans comprendre pourquoi, ni sans y voir de bénéfice ?
Vous le voyez, ces quatre racines, viennent de loin et elles ne se régleront pas sur un rond point même si elles y ont désormais fait surface.
Notre pays a besoin de reconstruire son pacte républicain et de l’adapter au monde d’aujourd’hui en garantissant une place équitable à chaque citoyen. Ce nouveau contrat fiscal, social, démocratique, territorial et environnemental, c’est le projet de l’UDI et il nous reviendra de le porter dans les années qui viennent. 
Je dis bien ET environnemental car le plus navrant dans la crise que nous traversons, par les fautes commises par M. MACRON, c’est que la préservation de notre planète, de l’air que nous respirons, des ressources dont nous disposons, de la biodiversité dont nous bénéficions, du climat dont nous jouissons risquent d’être les grandes victimes, les grands sacrifiés, les grands oubliés de la politique nationale dans les années qui viennent. Or nous n’en n’avons tout simplement pas le droit. La responsabilité de notre génération est immense, elle est incontournable, elle est indispensable. 
Sauver la planète, préserver un air de qualité, économiser les ressources que produit la terre,  sauvegarder la biodiversité, empêcher des bouleversements climatiques porteurs de drames, n’est pas une option, c’est une obligation ! Et c’est même une urgence tant nous avons déjà laissé bruler la maison que nous habitons. 
Depuis deux décennies, nous alertons les français contre la dette financière que nous accumulons de façon irresponsable sur la tête de nos enfants. Mais c’est depuis quatre décennies que des penseurs de notre famille politique humaniste, comme l’étaient Jean-Marie PELT et Philippe SAINT-MARC dans les années 70 en même temps que toi cher Brice Lalonde, alertent contre les excès d’un capitalisme et d’une société de consommation qui ne peut pas durer sans être régulée, organisée, rationalisée.
C’est dire que pour nous ce combat pour respecter, protéger, défendre notre environnement n’est pas une mode ou une opportunité, il est consubstantiellement lié à notre vision du développement des sociétés humaines. Il l’est tout autant que la combat européen est ancré dans l’ADN de notre vision de notre futur. Et c’est pour nous, très naturellement que nous lions les deux, que nous portons les deux intimement liés comme une exigence d’avenir.
Pour faire face à la crise, les mesures prises dans l’affolement par le Chef de l’Etat, et prises bien tard, permettront peut-être d’apaiser les tensions. Mais ce ne sera que du provisoire. Considérer que la libération des ronds-points résoudra la crise serait une folie contre laquelle nous mettons en garde le pouvoir. Le mal est profond, il est durable et enraciné comme je l’ai montré. Il crée un sentiment d’injustice qui est désormais partout, mine les esprits et conduit au désespoir toute une partie de notre peuple. Sans un travail de fonds, il resurgira sous d’autres formes, demain ou après-demain. 
Cette France qui s’est levée, ce sont les oubliés. Les oubliés du progrès, les oubliés de la mondialisation, les oubliés de la démocratie, en un mot les oubliés de la Nation. Et ils sont majoritaires. Du coup, notre peuple ne sait plus où il en est. Historiquement, il a été le fer de lance de toutes les libertés et, dans une large mesure, il montré le chemin au reste du monde. Mais aujourd’hui le peuple de France est inquiet. Pour envisager son avenir, pour estimer notre place dans un monde en changement accéléré, il doute et parfois cède à la peur.
Face à tous ces oubliés, face à cette inquiétude, face à cette peur, il faut que nos dirigeants cessent d’agir en bricoleurs alors qu’il faudrait penser en architecte.
Et bien c.est désormais notre rôle, notre ambition. C’est pour cela que nous construisons un projet National et Européen afin de proposer aux français un nouveau contrat Républicain.
Ce contrat doit viser une fiscalité plus juste et plus efficace, qui permette de favoriser la création de richesses en libérant les énergies, en finançant une partie de notre protection sociale sur la consommation de produits étrangers et sur les mouvements financiers, et en protégeant les normes sociales et environnementales auxquelles nous tenons. 
Ce contrat doit permettre la création de richesse par des gains de compétitivité mais aussi garantir une juste répartition des richesses produites entre les citoyens comme entre les territoires. Ces derniers doivent avoir beaucoup plus d’autonomie pour apporter les réponses adaptées aux différences de situations qui caractérise notre Nation. Ce contrat doit s’appuyer sur une nouvelle démocratie sociale, bâtie avec des syndicats forts et responsables. De ce point de vue, le succès électoral de la CFDT, devenue premier syndicat de France est un signe d’espoir.
Ce contrat doit retrouver le chemin d’un planification ambitieuse qui permette d’irriguer tout notre territoire et garantisse à chaque français, qu’il vive au cœur de Paris, dans une banlieue ou dans le plus petit village, lui garantir un même droit à l’éducation, à la santé, aux nouvelles technologie, à la mobilité, à la culture et à la promotion sociale en fonction de ses mérites et des ses talents.
Enfin, ce contrat ne pourra être viable que s’il transforme l’Europe en instrument au service des européens plus que des marchés ou de la concurrence, si l’Europe devient un levier puissant pour protéger notre environnement,  si nous lui donnons pour objectif de défendre nos valeurs, nos modes de vie, nos intérêts face à ceux des Américains, des Chinois, des Russes et de bien d’autres encore.
L’année 2019 sera celle du chapitre européen de ce contrat. Et cette année d’élections européennes ne sera pas comme les autres. 
Dans un contexte mondial marqué par l’isolationnisme américain, l’agressivité chinoise et la tentation expansionniste russe on voit bien que le multilatéralisme est mort. Dés aujourd’hui, ce sont des puissances continentales qui sont à l’œuvre, qui se font concurrence et s’affrontent. C’est ce grand mouvement historique et inexorable qui rend la construction d’une véritable puissance continentale plus urgente et indispensable que jamais. 
Mais, tout comme nous avons raté le virage de l’après mûr de Berlin, c’est au moment où nous avons le plus besoin de reconstruire l’Europe qu’elle est triplement menacée. Menacée de l’extérieur par des puissances qui ne rêvent que de la briser pour mieux nous dépecer, M. TRUMP par exemple ne cache pas sa jouissance devant le Brexit alors que nos amis britanniques sont dans le plus grand désarroi. Menacée de l’intérieur par des cinquièmes colonnes démagogues d’extrême gauche et d’extrême droite qui ont toujours voulu détruire ce projet d’émancipation pacifique dont la réussite ruinerait leur fond de commerce du malheur. Menacée en son cœur par des dirigeants qui n’ont plus de vision et se laisse guider par des technocrates toujours plus enclins à gaspiller l’Europe sur l’accessoire sans jamais la concentrer sur l’essentiel.
Oui chers Amis, reconnaissons le, au moment où l’Europe nous serait plus vitale que jamais elle est en danger de mort, victime des errements de ses dirigeants. Certains diront que je dramatise mais hélas il n’en n’est rien. Cette élection Européenne risque d’être la dernière pour l’Union Européenne que nous connaissons, si nous n’inventons pas une nouvelle Union, si nous ne construisons pas une Europe puissance. Et disons le clairement, nous ne retrouverons pas une France forte comme nous l’aimons, sans une Europe puissante.
Les démagogues et les populistes de toutes tendances ont décidé de mener une guerre sans merci à l’Europe et à nos démocraties. Notre volonté de construire une Union forte est leur grande peur, ils sont nos adversaires. Notre humanisme est l’objet de leur haine, ils sont nos ennemis. C’est une lutte sacrée.
Et je vous le dis en pesant le poids des mots que je prononce, pour une force politique héritière des pères fondateurs, de Valéry Giscard-d’Estaing, de Simone Veil, de Jean-Louis Borloo, monter sur la barricade de défense de l’idéal européen et de l’idéal démocratique n’est donc pas une question de choix mais un devoir ! Et vous avez choisi à l’unanimité de répondre présent à ce devoir.
Regardons le paysage politique tel qu’il est. La droite à force de s’extrèmiser est en déroute, la sociale démocratie française est en voie de disparition, les écologistes balbutiants et contradictoires, les extrémistes florissants et le Centre que nous incarnons, reconnaissons le, est devenu introuvable car nous avions trop longtemps renoncé à incarner nos idées par nous-mêmes nous réfugiant dans le statut d’éternel allié souvent assimilé à une posture de supplétifs. Ce temps là mes chers Amis est terminé. 
Vous avez décidé de porter à nouveau notre étendard, d’en faire un point de rassemblement ouvert à tous les français du centre et de la droite de progrès, à tous ces partisans d’une Europe véritable qui ne veulent pas se laisser enfermer par le piège que leur tend la Macronie en prétendant qu’il faudrait rassembler toutes les forces anti populistes sous leur seule bannière. 
Cet argument n’est pas recevable. Il est même nuisible. Car des millions de français souhaite voter sincèrement pour la reconstruction d’une nouvelle Union Européenne mais refusent que leur bulletin de vote soit utilisé ou interprété comme un soutien à un Chef de l’Etat qui les a tellement déçus. Sans la liste de rassemblement que nous leur offrons et que je conduirais, ces français européens se réfugieraient dans l’abstention et ce serait autant de voix, autant de forces perdues pour l’Europe.
Sous prétexte que Mme LE PEN et M.MÉLENCHON veulent détruire l’Europe entièrement, que M. WAUQUIEZ ne veut la détruire qu’à moitié, on nous répète à l’envie depuis des mois que M. MACRON a les mêmes idées sur l’Europe que nous. 
Et bien je n’ai pas peur d’affirmer ici que ce n’est pas vrai, que nous ne portons pas le même projet. Le cœur de son projet est celui de l’Europe des marchés, des banques, de la simple concurrence, bref d’une Europe ultralibérale comme la France qu’il essaye de dessiner depuis 18 mois. Pour lui l’économie est un but alors que pour nous elle n’est qu’un moyen.
Je vous pose une question. Avez-vous entendez une seule politique sociale européenne défendue par M. MACRON depuis 18 mois auprès de ses collègues, une seule politique d’aménagement du territoire, une seule proposition européenne en matière de transition énergétique, une seule idée de stratégie industrielle commune pour ne plus dépendre de la technologies des autres, une seule ambition d’aider l’Afrique à se développer pour éviter qu’elle soit déstabilisée? Non, il nous parle de marchés, de budget européen, d’harmonisation fiscale des sociétés sans parler des salariés, il a menti sur la concurrence déloyale des travailleurs détachés à laquelle il n’a pas mis fin car cela contrarierait trop sa vision libérale de l’économie. 
A l’heure de cette campagne qui s’ouvre, je ne veux pas raconter de bobards comme les bullshits de M. WAUQUIEZ. Bien sûr, si on le compare à MELENCHON, à LE PEN, à WAUQUIEZ et même aux socialistes qui ne savent plus où ils sont, Emmanuel MACRON est le moins éloigné de nous quand on parle d’Europe.  Bien sûr, nous lui reconnaissons d’avoir eu le mérite de ne pas céder à la trouille qui s’est emparé d’une partie de la droite comme de la gauche devant la montée des démagogues et des populistes. Bien sûr nous serons ensemble sur la même barricade quand il s’agira de les affronter. Mais nos projets sont différents. C’est pour cela que pour reprendre une formule célèbre, si nous frapperons ensemble face aux populistes et aux démagogues, nous marcherons séparément pour défendre des projets concurrents.
Car notre projet est celui d’une nouvelle Union Européenne qui se concentre sur l’essentiel, et pas sur la défense de celle qui dysfonctionne aujourd’hui, pas de celle qui s’occupe de l’heure d’été alors que nous avons tant de défis à relever.
C’est pour cela que nous voulons essentiellement une Europe qui construise et assume sa puissance pour résister aux grandes États de ce monde et préserver l’indépendance nationale de chacun de nos pays. Dans le même temps, nous voulons que l’Europe, passez moi l’expression, nous lâche les baskets sur ce qui est accessoire et que nos pays peuvent parfaitement gérer sans avoir recours à elle.
Nous voulons une Europe qui assume et finance la transition et notre indépendance énergétique, qui défende notre environnement, qui engage la transformation de nos façons de produire, d’habiter et nous déplacer, une Europe qui garantisse la bio-diversité et qui à travers notre puissance de consommation impose aussi nos règles et nos taxes environnementales à ce que nous achetons ailleurs. 
Nous proposons une Europe qui protège et sécurise ses frontières extérieures par des gardes côtes et des gardes frontières européens, une Europe qui gère en commun les migrations sur le modèle Canadien qui fonctionne bien, où chaque Etat décide combien il veut accueillir d’étrangers et dans quels métiers et où l’Union délivre les visas en faisant respecter la volonté de chaque Etat.
Nous souhaitons bâtir un FBI et un Parquet Européen qui soient chargé de lutter contre les terroristes et contre la criminalité internationale, quand l’Europe de M. MACRON se contente d’un embryon de Parquet pour lutter contre les fraudes au budget européen.
Nous ne voulons pas mentir en parlant d’armée européenne qui n’est qu’un mirage. Mais nous allons bâtir une défense européenne, une sorte d’OTAN continentale au sein de l’OTAN qui nous protège et crée de la solidarité entre nous aussi bien contre les dangers venus de l’Est que du Sud, qui mette en commun nos programmes d’armement, fédère nos industries, profite comme les USA de la recherche militaire pour développer nos industries civiles. Une défense qui fédère nos moyens cybernétiques pour nous défendre et répliquer aux attaques, qui mutualise nos moyens spatiaux, nos vecteurs de transports, nos capacités d’observation, nos besoins d’innovation.
Nous voulons transformer l’Euro pour en faire une monnaie d’échange internationale qui nous permette de nous affranchir du Dollar et des exigences de nos alliés américains. Nous devons établir une législation européenne qui nous permette de taxer les GAFA, de ne plus subir les lois extra-territoriales américaines qui leur ont permis de racketter la BNP, de piller Alstom ou encore de nous dicter avec qui commercer, des règles européennes qui n’acceptent plus que pour investir en Chine 50% de la société soit de capital chinois alors que la Chine investit comme elle veut en Europe et peut même racheter nos ports et nos aéroports. 
Nous revendiquons un Ministère de l’Economie Stratégique pour l’Europe pour fédérer nos moyens de recherche afin de développer nos propres médicaments, nos propres ordinateurs quantiques, notre révolution robotique, nos propres capacités de nano technologies, nos propres réseaux de nouvelles technologies. Bref pour garantir notre indépendance demain et ne pas dépendre de puissances étrangères.
En interne, nous proposons de mettre fin à la concurrence déloyale au sein de cette nouvelle Union qui refusera le dumping fiscal et social. Prenez l’exemple du travailleur détaché. M. MACRON nous a dit que le problème était réglé. C’est un mensonge, nous en avons dans tous nos chantiers ! 
Le système actuel du travailleur détaché qu’il défend est une arme de destruction massive du projet européen. Il met en concurrence déloyale les salariés, les citoyens européens entre eux ! Il n’y a pas besoin de rond-point pour que nos concitoyens comprennent qu’ils ont perdu leur travail, ou vu baisser leur salaire, parce qu’ils étaient en concurrence avec des européens moins payés qu’eux et ayant une protection sociale au rabais. 
Entendons nous bien, nous ne sommes pas contre la concurrence dés lors qu’elle est loyale, organisée, régulée. Il est normal qu’une entreprise soit en concurrence sur ses innovations, ses techniques, son organisation, son savoir faire, ses moyens de production. Mais nous n’acceptons pas que la concurrence se joue sur le niveau de salaire et de protection sociale accepté dans chacun de nos pays.
Pour nous, il n’y aura pas de solution acceptable au travailleur détaché, à celui qu’on appelait le « plombier polonais » en 2005, tant que nous n’adopterons pas un principe simple. Quand tu travailles dans un autre pays de l’Union, tu es payés au salaire de ce pays avec les charges sociales de ce pays. Et c’est pour permettre cette concurrence saine que nous revendiquons un sécurité sociale européenne des salariés, un rapprochement sur 10 ans de nos normes sociales EN MÊME TEMPS M. MACRON que la fiscalité des entreprises ! Pour nous, une des valeurs qui  différencie l’europe des USA, de la Chine et des autres, c’est que l’économie est au service de l’homme et de son environnement et non pas l’inverse.
Nous portons une Europe qui établira une Nouvelle Politique Agricole Commune dont les objectifs doivent être de garantir un revenu de son travail à chaque agriculteur, d’organiser l’aménagement de nos territoires, de garantir l’autonomie, la qualité et la sécurité alimentaire de notre continent, qui construise et finance une industrie agroalimentaire saine, qui assure la compatibilité entre production agricole et défense de l’environnement, et qui finance les surcoûts liés à nos exigences citoyennes et environnementales.
La PAC est un sujet intéressant pour montrer combien l’Europe du culte de la concurrence, l’Europe défendue par M. MACRON s’est fourvoyée, et qui explique notamment que nous ne soutenons pas le modèle actuel de l’Europe. Ils disent que l’essentiel de l’Europe c’est la concurrence libre, pour ne pas dire ultra-llibérale. 
Nous disons que c’est un mensonge, une perversion, une trahison du projet européen suite aux renoncements d’après 1989. Le projet européen n’a jamais été un projet ultra-libéral. Lorsque nous avons créé la Communauté du Charbon et de l’Acier (la CECA) ou plus tard la Politique Agricole Commune (la PAC), ce n’était pas sur des règles libérales. Quoi de moins libéral que de dire à un agriculteur, voilà ce que tu vas faire pousser, tu vas en limiter la quantité à tel niveau, on va te le garantir à tel prix, si tu as des excédents on va les stocker en te payant à un prix convenu d’avance ? C’est quasiment de l’économie soviétique… Mais cette politique volontariste a permis de construire notre indépendance alimentaire, une souveraineté aussi indispensable que l’arme atomique. De la même façon que la CECA nous a permis de nous affranchir pour l’énergie de l’époque et de l’acier.
Pour nous, définitivement, l’Europe est une vision qui accepte la concurrence mais refuse la dépendance, qui revendique la compétition mais refuse qu’elle soit déloyale, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui revendique son indépendance et qui doit s’en donner les moyens.
Enfin, nous exigeons une Europe visionnaire, qui s’engage dans un co-développement avec l’Afrique. L’Afrique dont nous sommes les seuls voisins et les seuls avec qui elle partage son histoire. Le sujet est dramatiquement simple. Soit comme le préconise notre Président fondateur, Jean-Louis BORLOO, l’Europe construit un partenariat de développement avec l’Afrique, soit elle sera détruite. Dans 30 ans, il y aura 2,5 milliards d’africains. Et nous serons 500 millions d’européens. Soit nous aidons vraiment à leur développement pour que chaque Africain puisse vivre et s’épanouir au pays. Soit nous laissons ce continent s’enfoncer dans la misère et nous ne construirons jamais de frontières et de murs assez haut pour que quelqu’un qui crèvera la faim ne parvienne finalement à l’escalader. 
Soit, de façon volontariste, nous contribuons puissamment  à créer de la richesse là-bas, soit en entretenant leurs pauvreté pour des profits éphémères nous nous condamnons par leur malheur. Plus brutalement, soit par leur développement nous nous ouvrons 2,5 milliards de clients, soient par leur misère nous risquons 2 milliards de migrants.
Mes amis, l’Europe que nous portons est en même temps stratégique et proche de vous. Elle est euro-critique mais pas euro-destructrice. Au contraire, elle est euro-rénovatrice, elle est euro-ambitieuse, euro-constructive ! Elle ambitionne de garantir l’indépendance et la souveraineté de nos Nations, elle veut que nos pays défendent ensemble les valeurs humanistes qui nous sont propres, et que nos modes de vies soient protégés, préservés, garantis par notre volonté et notre puissance commune. Elle veut fédérer nos énergies, nos atouts et nos forces pour sauver notre civilisation, nos valeurs, et rester un guide, une lumière sur le chemin de l’histoire du monde.
Mes Amis, je sais, nous savons, que confrontés aux égoïsmes du présent, menacés par la dictature de l’instant,  pressurés par ceux prennent l’Europe en otage de nos débats nationaux, je sais, nous savons que notre combat sera difficile. Les lobbys s’alimentent de l’Europe de M. MACRON. L’info permanente se nourrit du spectacle des excès et des extrémistes. L’injustice de la mondialisation a déjà coupé des centaines de milliers de concitoyens d’un projet commun.
Et pourtant. Et pourtant. Et pourtant c’est ce projet que nous allons porter ensemble. Un projet de liberté pour créer des richesses et garantir à chacun le droit de construire sa voie en respectant son environnement. Un projet de loyauté pour que tous profitent de nos progrès communs et que chacun puisse faire respecter nos valeurs humanistes. Un projet d’indépendance pour ne pas subir des règles imposées par d’autres puissances continentales et libérer nos Nations du poids d’une mondialisation dérégulée.
Avec vous, grâce à vous, à travers vous et pour vous, je porterai ce message lors des élections européennes qui marqueront par notre combat, notre liste, nos candidats de la renaissance d’un centre et d’une droite de progrès. Notre liste rassemblera tous ceux qui veulent que nous bâtissions l’Europe en Vrai, qui refusent que les Européennes ne soient que le match retour de la Présidentielle, qui veulent construire une nouvelle Union, une nouvelle ambition, une nouvelle espérance.
Pour ce projet, pour cette grande idée et cette grande ambition, nous sommes là, nous sommes disponibles et au combat. Nous sommes déterminés à redessiner des perspectives, à remodeler un espoir, à reconstruire un avenir commun, tant sur la plan national que sur le plan européen. Cette année 2019, comme dans les années qui suivront, nous porterons désormais cette aspiration, nous la porterons enfin par nous même en rassemblant tout ceux qui veulent écrire un nouvel avenir !
Vive la République, Vive la France et Vive une nouvelle Union Européenne !

| Seul le prononcé fait foi |

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