[vc_row row_height_percent= »0″ overlay_alpha= »50″ gutter_size= »3″ shift_y= »0″][vc_column column_width_percent= »100″ overlay_alpha= »50″ gutter_size= »3″ medium_width= »0″ shift_x= »0″ shift_y= »0″ z_index= »0″][vc_column_text]

L’une des premières responsabilités du futur chef de l’État sera de bien prendre la mesure de cet enjeu.

[/vc_column_text][vc_button link= »url:http%3A%2F%2Fwww.huffingtonpost.fr%2Flouis-giscard-d-estaing%2Fdefense-armee-presidentielle%2F||| »]Lire la tribune sur le Huffington Post[/vc_button][vc_column_text]Dans deux mois, les Français vont élire un nouveau Président de la République qui deviendra le chef des Armées. Pourtant, paradoxalement, alors que les Français n’ont jamais eu autant besoin d’une armée qui les protège et qui soit à la hauteur des ambitions de notre pays, les questions de Défense ne font pas partie des priorités du débat électoral. S’il existe un quasi-consensus politique sur la nécessité de consacrer 2% du PIB à l’effort de défense (en incluant les pensions), personne ne s’accorde aujourd’hui sur quand et comment atteindre cet objectif. La grande majorité des programmes prône de conserver la trajectoire budgétaire programmée jusqu’en 2019 et de n’envisager d’y parvenir qu’après le futur quinquennat, vers 2025… Ce point de vue, justifié par la nécessité de contenir les dépenses publiques, ne tient pas face à la réalité des menaces actuelles et futures, au niveau d’engagement opérationnel de nos armées et à l’état réel de notre outil de défense.

L’actualisation de la Loi de programmation militaire en 2015 et la reconnaissance en 2016, à la suite des attentats de besoins humains et financiers supplémentaires ont permis de stopper la longue hémorragie des budgets et des effectifs de la défense, débutée en 1982. Néanmoins, même s’ils saluent ces décisions politiques courageuses dans un contexte économique défavorable, les spécialistes, le chef d’état-major des armées en premier lieu, jugent que les ressources budgétaires programmées restent insuffisantes pour frapper les bases du terrorisme, pour protéger efficacement notre territoire national et pour rester crédible face à l’émergence de puissances militaires mondiales ou régionales. La réalité est que le niveau d’engagement de nos armées est bien au-delà de ce qui a été prévu par le Livre blanc de 2013 ; l’intensité et la durée des opérations pèsent sur nos forces et laissent craindre, en l’absence d’un effort budgétaire immédiat et adapté aux besoins, un décrochage de l’outil de défense, préjudiciable à notre pays et à l’Europe dans son ensemble. Avec des parcs d’équipements insuffisants, vieillissants et de plus en plus difficiles à régénérer, avec un soutien des forces victime de réformes et de coupes budgétaires successives, les armées pourraient ainsi perdre rapidement des capacités essentielles à la réalisation de leurs missions. Il existe également un réel risque d’érosion du moral des femmes et des hommes qui servent au sein des forces. Plus encore que les équipements, le succès des opérations repose sur leurs compétences et le sentiment d’être soutenus par la communauté nationale.

Ce constat est méconnu de la majeure partie de nos concitoyens tant il existe aujourd’hui une distorsion entre l’image qu’a la Nation de son outil de défense et la réalité quotidienne de ceux qui s’engagent à son service. Elle peut s’expliquer par le déclin de l’esprit de défense, favorisé par la suspension de la conscription décidée en 1996 et amplifié par la disparition progressive de ceux qui avaient connu la guerre sur le territoire national. Les palliatifs mis en place pour entretenir le lien Armées-Nation (JAPD puis JDC, enseignement défense au collège notamment) n’ont pas permis d’endiguer cet affaiblissement. Aujourd’hui, rares sont les parlementaires, hauts fonctionnaires, décideurs, enseignants, et surtout électeurs à disposer d’une connaissance suffisante de l’outil de défense pour en maîtriser les enjeux et en comprendre les besoins financiers. Il est donc essentiel que la place, le rôle et les missions des forces armées au sein de la Nation soient mieux expliqués et mieux compris. La réserve, qu’elle soit opérationnelle engagée au sein de la Garde nationale ou citoyenne, et le service militaire volontaire s’inscrivent parfaitement dans cette optique. D’autres initiatives, comme le parrainage d’unités militaires par des villes, participent également à cette dynamique en favorisant un échange direct entre citoyens et forces armées.

Le développement de l’esprit de défense ne peut reposer exclusivement sur la communauté militaire : il doit faire l’objet d’une pédagogie globale tant par l’éveil à l’éducation civique et citoyenne à l’école, que par la prise de conscience du rôle déterminant pour la croissance et l’emploi des retombées industrielles et technologiques de la défense.

L’effort de défense et l’esprit de défense sont donc intimement liés. L’acceptation et la compréhension par la Nation du premier ne peut se faire sans le renforcement du second. Dans un monde plus que jamais incertain et face aux menaces qui pèsent sur l’Europe et notre pays, une des premières responsabilités du futur chef de l’État sera de bien prendre la mesure de cet enjeu pour que notre Défense reste performante, crédible et résiliente.
L’association des Villes Marraines des Forces Armées, présidée par Louis Giscard d’Estaing organise le lundi 27 février, de 14h30 à 18h30, Salle Lamartine à l’Assemblée Nationale, un colloque intitulé « Esprit de Défense. Effort de Défense ».[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]