3 questions à François Sauvadet
François Sauvadet, Président de l’Assemblée des Départements de France
Que vous inspirent les violences urbaines qui ont agité le pays ?
La priorité est d’abord de rétablir l’ordre. Ce déferlement de violences est inacceptable. Quelles qu’en soient les motivations, on ne résout jamais rien par la violence. Le décès du jeune homme de 17 ans est tragique, mais il appartient à la Justice, et seulement à la Justice, de faire la lumière sur cette affaire.
L’enquête est en cours et nul doute qu’elle satisfera l’exigence de vérité liée à ce drame. Je veux exprimer toute ma solidarité et tout mon soutien envers les élus locaux, notamment envers les maires qui sont une nouvelle fois en première ligne. Nous le savons, ce mandat est particulièrement difficile et éprouvant. Crise des gilets jaunes, crise sanitaire, crise socio-économique, crise climatique, crise civique… les crises se succèdent, mais nous devons continuer à faire face.
Les départements seront donc au rendez-vous de la solidarité auprès des communes ?
Le couple Commune – Département restera pleinement soudé pour apporter en proximité les réponses aux problèmes rencontrés au quotidien par nos concitoyens. Avec les crises que nous avons traversées, nous avons déjà démontré notre capacité à surmonter les obstacles pour apporter des réponses adaptées, territorialisées pour protéger nos compatriotes.
Nous ne renoncerons pas à notre ambition de restaurer la confiance entre les pouvoirs publics et nos concitoyens, qui sont tout à la fois otages et victimes de ces agissements. Il faut pour cela que l’État fasse confiance aux élus locaux et nous donne les moyens d’agir. Car il ne pourra pas répondre seul à la colère qui gronde dans nos villes et nos campagnes.
Les départements continuent justement d’appeler à plus de concertation de la part du Gouvernement pour les politiques relevant de leurs compétences…
Oui, je plaide pour davantage de co-construction, car on ne peut pas tout résoudre depuis Paris. La Première ministre a récemment déclaré vouloir lever les freins qui entravent l’action des élus locaux et inscrire un calendrier dans lequel les Départements entendent prendre toute leur place pour faire face aux crises auxquelles le pays est confronté. Il est urgent d’agir et les Départements sont préparés pour cela.