3 questions sur la radicalisation en prison à Christophe Naegelen

Christophe Naegelen, Co-Président du groupe LIOT à l’Assemblée nationale, Député des Vosges et Porte-Parole de l’UDI

Quelles mesures ont été mises en œuvre pour lutter contre la radicalisation dans nos prisons ?

Depuis 2015, de nombreuses mesures ont déjà été instaurées afin de renforcer la sécurité dans nos prisons. Cela inclut la création de cinq unités spécifiques pour les détenus radicalisés, la légalisation de la vidéosurveillance dans les cellules, ainsi que la facilitation des interventions des services de renseignements.

 

En tant que co-président du groupe d’étude sur les prisons et les conditions carcérales à l’Assemblée nationale, pensez-vous que renforcer la sécurité soit le seul axe d’intervention à considérer ?

En 2020, 2 % de la population carcérale était identifiée comme radicalisée. Bien que ce pourcentage puisse paraître faible, les risques de contagion idéologique sont bien réels en milieu clos, en particulier auprès des individus désorientés condamnés pour des délits mineurs. De plus, le problème majeur que je perçois réside dans le fait que la réponse pénale n’est souvent pas proportionnée à l’infraction commise. Il y a un écart considérable entre la dangerosité réelle des individus condamnés pour la société civile et la sanction qui leur est attribuée.

 

Quelles mesures supplémentaires permettraient de renforcer les dispositifs de sécurité déjà en place ?

Réduire l’incarcération des personnes ne représentant pas un danger pour la société (en privilégiant les sanctions financières ou le port de bracelets électroniques, par exemple) permettrait, d’une part, de libérer des places en prison pour les individus véritablement dangereux et, d’autre part, de limiter l’exposition des personnes non violentes à des idéologies pernicieuses.

Suite à mon rapport d’information sur la police, j’ai interpellé le gouvernement concernant le manque de moyens affectant nos services d’État. Aujourd’hui, il est crucial de prendre conscience de l’ampleur du défi auquel notre système est confronté et d’allouer les ressources judiciaires nécessaires pour y faire face.