L’été 2024: la saison des abandons d’animaux en France

Anne-Sophie Taszarek, Conseillère régionale des Hauts-de-France déléguée à la Vie associative, Présidente d’association de protection animale pendant 10 ans

Alors que le monde a le regard tourné vers les athlètes des JO de Paris 2024, la France réalisera, à nouveau, un triste exploit cet été : celui des abandons d’animaux de compagnie. 

C’est en effet une tragédie silencieuse qui se joue chaque année en France et l’été 2024 s’annonce catastrophique après des chiffres 2023 particulièrement alarmants (près de 45 000 animaux abandonnés, dont plus de 28 500 chats). Face à cette triste réalité, il est impératif que nos collectivités territoriales se mobilisent davantage, localement, pour lutter efficacement contre ce problème prégnant aux côtés des associations de protection animale et des refuges en sensibilisant toujours davantage la population, et ce, dès le plus jeune âge.  

Nombreuses sont d’ailleurs les actions simples à mettre en œuvre si tant est qu’il y ait de la bonne volonté en ce domaine comme la mise à disposition de locaux pour aider au programme de stérilisation des chats errants, la création d’un guichet unique avec un référent local, la mise en place d’une stratégie bienveillante envers la cause animale, la distribution d’une carte « Animal Seul », la diffusion des alternatives de garde etc… 

Retenez d’ailleurs ce nouveau numéro d’urgence, le 36 77, qui permet de signaler un acte de maltraitance envers un animal, ou un abandon. 

Faut-il le rappeler : l’abandon d’un animal n’est pas seulement un acte moralement répréhensible, c’est également, un délit passible de 3 ans de prison et de 45 000 € d’amende. Pourtant, malgré les lourdes sanctions prévues par la loi, ces dernières ne semblent pas dissuasives à cause d’un manque de condamnations et de contrôle juridique, nourri par l’indifférence et le manque de conscience collective. Pourtant, seules des sanctions pourront, dans un premier temps, empêcher des comportements irresponsables. 

Et même si le gouvernement a dévoilé un plan d’action sur l’amélioration du bien-être animal le 21 mai dernier, le chemin est encore bien long… Cette feuille de route quand bien même elle a le mérite d’exister ne donne malheureusement pas les moyens financiers et humains de ses ambitions. Il est grand temps de changer cela, en instaurant et en investissant véritablement dans une culture du respect et de la protection animale en France.

« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas. » Alphonse de Lamartine