L’antisémitisme en France : Un fléau en croissance

Bernard Gahnassia, adjoint au Maire de Puteaux (92) et Président de la Commission relations avec les élus au CRIF

 

Depuis les actes de barbarie du 7 octobre, une vague de haine s’est libérée, alimentée par des discours politiques et amplifiée par les réseaux sociaux. Ces expressions de violence verbale et physique mettent en danger non seulement les personnes de confession juive, mais également tous les concitoyens, créant un climat de peur et d’insécurité. En 2024, la France fait face à une recrudescence alarmante des actes antisémites. Les données de la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) du ministère de l’Intérieur révèlent une augmentation de 192 % des faits antisémites par rapport au semestre de l’année précédente. Les chiffres indiquent que plus d’une agression raciste ou antireligieuse sur deux en France concerne désormais un juif, bien que la communauté juive de France représente moins de 1 % de la population.

 

Ce constat, bien qu’effarant, ne doit pas masquer une réalité encore plus sombre : beaucoup de victimes, notamment parmi les adolescents, ne portent pas plainte, ce qui suggère que les statistiques officielles sous-estiment la véritable ampleur du problème.

 

Face à ce sombre tableau, il est crucial de renforcer les mesures de lutte contre l’antisémitisme, notamment dans les écoles et collèges où la jeunesse doit apprendre les valeurs de tolérance et de respect mutuel dès le plus jeune âge afin de déconstruire les préjugés avant qu’ils ne prennent racine.

 

De plus, il est impératif que les élus et responsables politiques prennent des mesures concrètes pour assurer la sécurité et le bien-être de tous les citoyens y compris ceux de confession juive. Cela passe par une meilleure formation des forces de l’ordre sur les spécificités de l’antisémitisme et une justice plus prompte et plus ferme face aux actes de haine. L’objectif doit être double : punir les coupables et restaurer un sentiment de sécurité parmi les jeunes comme les moins jeunes.

 

L’antisémitisme en France en 2024 est un symptôme inquiétant d’une société en proie à des tensions profondes. La lutte contre ce fléau doit être une priorité du nouveau gouvernement, non seulement pour protéger ceux qui sont directement affectés, mais aussi pour préserver les valeurs fondamentales de notre République.