Chute du gouvernement : des effets bien réels
Hervé Marseille, Président de l’UDI et Président du groupe Union Centriste au Sénat
Mercredi dernier, un spectacle désolant s’est joué à l’Assemblée nationale : des forces politiques extrêmes que tout oppose ont fait le choix pathétique de mêler leurs voix pour faire chuter le gouvernement, en faisant fi des conséquences. Cette alliance contre nature a des effets bien réels sur la France et les Français.
Nos finances publiques sont alarmantes : la dette nationale atteint 3 228 milliards d’euros, avec un déficit annuel de 160 milliards et le taux d’emprunt de la France sur 10 ans, mesure de référence, ne cesse de se creuser avec l’Allemagne ; faisant jeu égal avec la Grèce. Nous avons une trajectoire à honorer vis-à-vis de Bruxelles et de nos partenaires internationaux. De plus, le contexte international changeant ne permet pas à la France de rester passive face aux défis mondiaux qui nous attendent.
Sur le pouvoir d’achat des Français, les jeux politiques des extrêmes et de leurs alliés occasionnent des répercussions concrètes et néfastes. Sans ce budget, la taxe sur l’électricité revient à son niveau post-crise énergétique, soit une augmentation très rapide du prix. Concernant les impôts, il n’y aura pas d’indexation du barème de l’impôt sur l’inflation, c’est-à-dire que mécaniquement les salaires augmentent avec l’inflation, mais le barème de l’impôt reste fixe à l’année dernière ; 380 000 personnes sont concernées.
Les répercussions sont aussi directes sur deux secteurs clés en crise : l’agriculture et le logement. Les agriculteurs se voient privés de l’entrée en vigueur d’un nouveau mode de calcul des retraites des agriculteurs et de l’abolition de la taxe sur le gazole non routier (GNR). Quant au secteur du logement, l’absence d’aides comme le prêt à taux zéro généralisé et le report des diagnostics de performance énergétique (DPE) compliquent davantage la situation.
Le Président de la République doit désigner un nouveau Premier ministre. Je saisis cette occasion pour remercier Michel Barnier et son engagement. ll s’agit maintenant d’examiner comment les forces républicaines peuvent collaborer pour former un gouvernement stable avec un cap clair. Un dialogue approfondi est nécessaire, axé sur des principes et des thèmes spécifiques, incluant une potentielle entente pour éviter toute motion de censure future.