L’ombre de Bakou plane sur nos Outre-mer

Éric Hélard, Secrétaire national UDI aux Outre-mer

Depuis des mois, la France soupçonnait l’Azerbaïdjan de manipulation sur la Nouvelle-Calédonie et plus généralement sur nos territoires d’Outremer, dans un contexte de tensions entre les deux pays en raison du soutien de la France à l’Arménie – si chère à notre famille politique. Souvenons-nous qu’en juillet 2023, le « Groupe d’Initiative de Bakou » a été créé avec pour objectif déclaré de soutenir « les mouvements anticoloniaux ».

L’Azerbaïdjan avait alors invité des indépendantistes de Martinique, de Guyane, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française qui un an plus tard, à Bakou, s’étaient accordés avec d’autres formations politiques d’Outre-mer pour créer un “Front de libération”.

 

Hélas, c’est désormais chose faite : le premier congrès constitutif du Front international de décolonisation (FID) s’est tenu les 23 et le 24 janvier à Nouméa, en présence de mouvements indépendantistes de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Polynésie et de Corse, avec un mot d’ordre limpide : « débarrasser définitivement nos pays et la planète de toute présence coloniale ». Du soupçon, on est passé désormais à la certitude, le FID s’engageant « à soutenir les luttes contre le colonialisme français et ses crimes » et « accélérer les processus d’émancipation en cours ». Comment dès lors tolérer que l’Azerbaïdjan, une dictature où les opposants politiques sont incarcérés, torturés et où la liberté de la presse n’existe pas, puisse ainsi en toute impunité chercher à déstabiliser nos intérêts vitaux ? Comment lutter contre l’intense activité numérique de désinformation de ce groupe dont la stratégie consiste à instrumentaliser le débat public dans les Outre-mer pour servir les objectifs de politique étrangère de Bakou ?

 

Par la voix du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le gouvernement vient d’appeler à ce que ces ingérences cessent « immédiatement ». De son côté, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a dénoncé fermement les opérations de déstabilisation de l’Azerbaïdjan accusant Bakou de s’attaquer à l' »intégrité » de la France « sans le moindre scrupule ».

 

Mais il faudra plus que de simples déclarations pour protéger la souveraineté française : il faudra mettre en place des sanctions diplomatiques fortes, y compris à l’échelle européenne. Et pour commencer, il serait sain que la totalité des forces politiques de notre pays condamne ces agissements en refusant toute complaisance avec le régime de Monsieur Aliyev, Président de la République d’Azerbaïdjan. L’UDI, pour sa part, le clame avec force.