Communiqué de Jean-Christophe Lagarde
Paris, le 22 février 2019
- Profiter du Brexit pour augmenter le budget de la Politique Agricole Commune
La Commission Européenne propose d’amputer le budget de la PAC pour la période 2021 – 2027 de 23 milliards d’euros, en passant de 388 à 365 Md (le chiffre de 388 milliards correspond au budget de la PAC hors Royaume-Uni). La diminution du budget de la PAC représente donc 3,3 Md de perte annuelle pour les agriculteurs.
Nous nous opposons à cette baisse et nous proposons une solution simple pour y remédier.
- Avec le Brexit, chaque Etat va cesser de verser sa contribution à l’UE au titre du rabais britannique obtenu par Margaret Thatcher : en effet, le Royaume-Uni bénéficiait d’une réduction de sa contribution au budget de l’Etat qui était financée par d’autres Etats
- Nous proposons qu’après le Brexit, chaque Etat ne récupère pas entièrement la contribution qu’il versait pour les Britanniques mais la réaffecte au budget de l’Union Européenne afin de préserver le budget de la PAC
- Le rabais Britannique coûte en moyenne 6,07 milliards aux Etats européens chaque année : en affectant ces contributions à la PAC, nous pourrions largement compenser la baisse des crédits envisagée par la Commission !
La France est d’autant plus légitime pour obtenir satisfaction qu’aucun autre pays n’a autant financé le rabais britannique : il a coûté 34 milliards d’euros à la France depuis 1984 et nous finançons près d’un tiers du rabais chaque année.
- Une exigence de réciprocité dans les normes environnementales avec le reste du monde
L’Europe impose des normes aux agriculteurs européens sans appliquer de contrôle produits importés qui contiennent souvent bien plus de pesticides que les produits européens. Aujourd’hui, 6,5 % des produits importés contiennent des résidus de substances interdites en Europe !
Plusieurs produits sont interdits en Europe mais autorisés dans les cultures à l’étranger et susceptibles d’être importés en Europe :
- L’atrazine, un herbicide interdit en Europe en 2003 mais qui est toujours autorisé aux Etats-Unis ou au Canada où il est utilisé sur les cultures céréalières. L’atrazine peut avoir des effets néfastes sur les hormones et le système reproducteur et serait cancérogène ;
- Le lactofen, est un herbicide interdit en Europe 2009 mais autorisé au Etats-Unis, en Chine ou encore au Brésil principalement sur les cultures céréalières, de soja ou encore sur les pommes de terres. Plusieurs études démontrent les nombreux effets cancérogènes de cette substance ;
- L’acéphate, est un insecticide interdit en Europe mais aussi récemment en Chine mais autorisé au Brésil (sur le soja) ou au Canada où il est utilisé pour les différentes cultures de légumes et autres salades. L’acéphate peut provoquer des réactions cardiaques négatives, une atteinte du système nerveux central et des problèmes oculaires et gastro-intestinaux.
Cette concurrence est déloyale pour nos agriculteurs : nous devons imposer un principe de réciprocité absolue dans nos échanges commerciaux.
- Lutter contre l’accaparement de nos terres agricoles par des investisseurs étrangers
L’accaparement des terres désigne l’acquisition de terres agricoles par des entreprises transnationales et gouvernementales. De plus en plus de groupes étrangers achètent à des prix défiant toute concurrence des terres agricoles françaises et européennes afin de destiner la production de ces terres à leur propres pays, notamment en Chine.
Les agriculteurs français et européens ne peuvent lutter contre cette concurrence déloyale au vu des prix de rachat par les groupes étrangers. Surtout, l’Europe distribue des aides de la PAC pour des productions qui seront entièrement dédiées au marché chinois, ce qui remet en cause notre autosuffisance et notre indépendance alimentaire.
Un exemple bien connu en France est celui de Reward group international, une multinationale chinoise qui a déjà racheté plusieurs milliers d’hectares en France, dernier achat en date, 1600 hectares dans l’Allier achetés au double du prix du marché.
Les terres agricoles ne peuvent plus être considérées comme des biens comme les autres : pour lutter contre ce phénomène, il faut restreindre la possibilité à des personnes morales extra-européennes d’acquérir nos terres et de bénéficier des aides de la PAC.
- Une mesure contre la paperasserie imposée par l’Europe aux agriculteurs
L’UDI défend l’évolution du modèle administratif de la PAC.
L’objectif : imposer des contrats pluriannuels pour réduire les frais de pure bureaucratie qu’impose l’Europe aux agriculteurs.
Aujourd’hui, un agriculteur est obligé de faire une déclaration annuelle très complexe sur l’état de sa propriété, au point de devoir faire appel à des entreprises spécialisées pour remplir leurs déclarations !
Nous proposons d’alléger cette charge administrative en permettant aux agriculteurs de remplir des contrats pluriannuels sur 5 ans et plus tous les ans.
Nos autres propositions …
- Rétablir davantage d’équilibre dans la répartition de la PAC en plafonnant les aides directes à 80 000 euros afin d’aider davantage les exploitants en difficulté.
- La question n’est pas la date de l’interdiction du glyphosate mais comment nous le remplaçons ! Nous devons financer davantage la recherche agronomique pour trouver des produits de substitution au glyphosate mais aussi au cuivre pour la viticulture, en concentrant des moyens pour la recherche dans l’agriculture de précision et les nouvelles techniques de sélection végétale.
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