Du financement pour l’entretien du patrimoine
Josy Carrel-Torlet, Secrétaire nationale UDI à la culture et au patrimoine, Conseillère municipale de Crépy-en-Valois et directrice du développement du Centre des Monuments nationaux
Dans un contexte budgétaire contraint, la tentation est grande de « tailler » dans le budget de missions jugées non prioritaires.
Après des décennies de créations de structures culturelles qui ont permis, même si le bilan peut être nuancé, de développer les pratiques culturelles et de rapprocher publics et territoires, force est de constater que la priorité aujourd’hui doit se recentrer sur l’entretien du patrimoine bâtimentaire qui est devenu aujourd’hui une nécessité.
L’exemple le plus récent, et le plus médiatique, est celui du musée du Louvre qui, après l’ouverture de la Pyramide en 1989, doit faire face à des centaines de millions de travaux.
Le Président de la République a annoncé que ces travaux seront réalisés sur le seul budget de l’établissement public et de ses ressources propres abondées par la billetterie (qui devrait être différenciée et majorée dès 2026 pour les visiteurs non européens) le mécénat, la marque…
Mais en dehors de ce grand musée, des centaines de monuments publics ou privés ont besoin d’investissements. Outre les contributions provenant de ressources propres, de l’Etat, des collectivités et de partenaires privés, l’entretien et la rénovation du patrimoine sont une responsabilité collective qui requiert de nouveaux modes de collaboration et une créativité nouvelle dans ses sources de financements.
Au-delà de la spécificité du système français, certains de nos voisins considèrent le patrimoine comme un bien commun que chaque individu doit pouvoir aider à son échelle. Ainsi chacun peut contribuer en termes non seulement numéraires, mais aussi en tant que bénévole et créer ainsi à un cercle vertueux.
Enfin, n’oublions pas que le patrimoine est un levier d’attractivité et de développement du territoire, non seulement touristique, mais aussi de venue de nouveaux habitants. Le patrimoine est un important contributeur économique et créateur de lien social.
Le chantier du financement de l’entretien du patrimoine ne fait que commencer et doit être étroitement lié et s’inscrire dans la stratégie de renforcement de la place de la culture dans les territoires ruraux.