Exemple d’oppression des régimes autoritaires
Mustapha Saadi, Conseiller régional d’Île-de-France et Avocat au barreau de Paris
L’arrestation de Boualem Sansal en Algérie a brutalement mis au grand jour le type de traitement que peut infliger un régime politique à tous ceux qui le gênent ou le combattent, exhibant ainsi son autoritarisme pour intimider et faire régner la peur.
Un écrivain ne devrait jamais être emprisonné pour ses écrits ou ses propos, même s’ils sont sujets à controverse ou à critique. De même, aucune femme ou homme exprimant pacifiquement ses opinions ou s’engageant dans des actions sociales, politiques ou culturelles ne devrait être réprimé.
Ces atteintes à la dignité humaine et aux libertés sont malheureusement devenues monnaie courante dans de plus en plus de pays où sévissent, sans retenue, des régimes autoritaires et des autocrates prêts à réprimer massivement « leurs peuples » ou à déclencher des conflits dès lors que leur survie politique est en jeu!
L’enjeu pour la France, et pour l’Europe, n’est rien d’autre que la préservation de leur tradition démocratique et libérale fondée sur la protection des droits humains et de toutes les libertés. C’est un défi politique majeur, mais c’est également une question de civilisation au sens de l’émancipation citoyenne des individus.
Les ennemis de la démocratie adoptent, de nos jours, des stratégies et une rhétorique consistant à enfermer les peuples dans des nationalismes chauvins et haineux. Les peuples sont ainsi pris en otage par des États, par des régimes politiques, ou par des mouvements politiques et religieux, afin de les dresser contre les autres.
Albert Camus écrivait que « ne pas nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ! ». C’est pourquoi nous ne devons en aucun cas confondre les notions d’États, de régimes politiques avec celles de peuple ou de pays. Les confondre, c’est contribuer à assimiler tout un pays, tout un peuple à une caste d’un régime politique. C’est le but recherché par les autocrates et les dictateurs, illégitimes, et les mouvements extrémistes.
Les échanges entre les pays des deux rives de la Méditerranée, en dépit des crises récurrentes entre les États, restent d’une grande densité, en raison notamment de la présence, notamment en France, de populations démographiquement importantes, « immigrées », « françaises » ou « binationales » qui gardent des liens étroits avec les pays d’où ils viennent ou d’où leurs ascendants sont originaires.
Les influences ou les pressions, de toute nature, que ces communautés subissent deviennent problématiques lorsque leur but est la division de la communauté nationale. C’est une entrave sérieuse à la construction d’un sentiment d’appartenance nationale objectivé, fondé sur une adhésion à des valeurs, celles de la démocratie, de la liberté, et de la laïcité. Les relations avec ces États autoritaires deviennent un enjeu de cohésion nationale, et celui d’un futur dans un pays apaisé pour les nouvelles générations.