Du financement pour l’entretien du patrimoine

Annick Billon, Sénatrice de la Vendée

 

Cette année encore, la pêche dans le golfe de Gascogne est mise à l’arrêt pendant un mois. En tant que sénatrice de la Vendée, je tiens à rappeler les conséquences désastreuses pour nos pêcheurs et leur filière.

Cette mesure, prononcée par un arrêt du Conseil d’État (2023), vise à protéger les dauphins et les marsouins des captures accidentelles. C’est un objectif que je partage pleinement. Je regrette cependant qu’elle mette en péril toute une filière : l’année dernière, 37 bateaux vendéens sont restés à quai, entraînant une perte de 540 tonnes de poissons, soit un manque à gagner de 2,4 millions d’euros pour nos trois criées locales. À l’échelle nationale, les pertes se sont élevées à 22 millions d’euros.

 

En réaction, j’avais interpellé le ministre de la Mer et de la Pêche, soulignant l’impact dévastateur de ces fermetures sur la filière halieutique. Quelques jours auparavant, j’avais également publié une lettre ouverte avec le Président de l’UDI et Président du groupe Union centriste (UC) au Sénat, Hervé Marseille et 50 autres sénateurs UC, adressée au Premier ministre, appelant à des mesures équilibrées afin de protéger la biodiversité tout en préservant l’activité économique de nos pêcheurs. D’autant que ces derniers sont bien sensibles au problème des prises accidentelles. Ils ont par exemple investi au moins 30 millions d’euros dans des systèmes répulsifs.

 

Pour 2025, une indemnisation de 20 millions d’euros à destination de la filière pêche et de son aval a été annoncée par le ministère. Or, comme cela a pu être constaté en 2024, cette indemnisation constitue une réponse à court terme face à une interdiction de pêche qui a des effets sur le long terme (négociations commerciales, importations, fragilisation des emplois indirects…).

 

Aujourd’hui, et alors que le Président de la République a placé 2025 sous le signe de la Mer, le ministère de la Pêche n’a pas été maintenu au sein du Gouvernement actuel. La pêche a été intégrée à l’environnement quand l’agriculture est associée à la souveraineté alimentaire.

 

Nos pêcheurs demandent simplement à pouvoir faire leur métier. Nous devons leur offrir cette possibilité sans sacrifier la biodiversité. Il est crucial de trouver des solutions alternatives à ces fermetures généralisées. Ne laissons pas notre filière pêche s’échouer.