Jean-Christophe Lagarde répond aux calomnies hallucinantes contre lesquelles il engage des poursuites judiciaires
Interview de Jean-Christophe Lagarde sur France info
Droit de réponse de M. Jean-Christophe Lagarde au Point :
Votre journal a, la semaine dernière, fait sa Une sur « Ces élus qui ont vendu leur âme » illustrée par une de mes photos me présentant ainsi à vos lecteurs comme l’illustration la plus aboutie du « communautarisme, du pacte avec des voyous ou des islamistes ».
Il est difficile d’accabler davantage un élu de la République en lui prêtant des accusations aussi graves.
Il semble que votre journal ait décidé de reprendre sans aucune réserve le contenu d’un livre rédigé par Mme Eve Szeftel à qui votre journal ouvre ses colonnes en procédant à son interview et en citant des extraits dudit livre.
Aux termes de longs développements, vos lecteurs ont donc, comme seule vision de mon action politique, d’être un complice du gang des barbares, un allié des salafistes, et le parrain de tous les voyous de Bobigny. Rien de moins !
La gravité de cette mise en cause m’oblige à répondre factuellement à la somme d’accusations mensongères et d’absurdités en tout genre que Mme Eve Szeftel semble affirmer dans son interview et son ouvrage.
Rien n’a de sens. Ni le mobile qui m’est prêté, à savoir la conquête impérative de Bobigny, ni même les faits qui ne sont que la reprise servile de ragots et rumeurs savamment entretenus par des opposants politiques à Bobigny, dont Mme Szeftel est une intime.
D’une part, il est prétendu qu’en qualité de Député de la Seine-Saint-Denis ayant eu « une victoire fragile », j’aurai un besoin vital de faire chuter le bastion communiste de Bobigny pour conforter mon mandat quitte pour cela à employer les pires méthodes.
C’est juste oublier qu’entre 2002 et 2014 j’ai été confortablement réélu deux fois Député avec 59,87% en 2007 et 56,73% en 2012 (en pleine vague Hollande), la ville de Bobigny étant alors tenue d’une main de fer par le Parti Communiste. Pour couronner le tout, après la chute du PC de Bobigny je ne réalise en 2017 que 2595 voix sur cette ville tout en emportant la circonscription de plus de 6209 voix…
Même sans aucune voix à Bobigny j’aurais donc été réélu très largement.
Il est donc difficile de prétendre que je serais un politicien aux abois prêt à toutes les compromissions pour gagner des voix à Bobigny.
On me décrit ensuite comme un proche de l’horrible gang des barbares dont l’un des criminels a grandi dans une des cités de Bobigny, la cité Paul Eluard. Il est même invoqué que cela serait « le pacte dans le pacte » (sic) !
Tout ça sous prétexte que j’ai reçu deux fois entre 2010 et 2012 un femme qui présidait une association de soutien scolaire qui a pignon sur rue depuis 25 ans (dans un local confié par la municipalité PC), que j’ai accordé deux subventions de ma réserve parlementaire à cette association (8000 et 2000€), puis que je suis intervenu en 2013 (comme pour tant d’autres administrés) pour sa demande de logement en souffrance depuis 3 ans et demi, dossier où elle était présentée comme mère célibataire en situation d’hébergement.
Comme tout le monde, je n’ai appris qu’à l’été 2014 par un tract anonyme, que son conjoint et père de son enfant était un des membres de ce gang de sinistre mémoire. Comment aurais-je pu le savoir avant alors que cela n’était pas de notoriété publique ?
Précédemment la Municipalité PC ne lui avait d’ailleurs pas retiré le local dans lequel elle conduisait ses activités associatives. J’ignorais même le nom de ce criminel jusqu’à ce tract, et encore plus qu’il ait grandi Bobigny. Je n’ai jamais connu cette proximité, et ne crois pas qu’elle ait jamais été mis en cause dans l’horrible meurtre d’Illam Halimi ? Bref, on tient comme la preuve de ma complaisance le fait qu’une personne que j’ai reçue deux fois ait été proche d’un criminel dont j’ignorais tout.
Autre absurdité, la « journaliste » dénonce une photo utilisée en 2014 pour illustrer mon calendrier de vœux à mes concitoyens, au motif que la même personne y figurait voilée. Je répète que début 2014, tout le monde ignorait ses liens avec un individu incarcéré. Elle n’est connue que comme responsable associative. Mais surtout vous oubliez de dire à vos lecteurs que sur cette photo elle est la seule femme voilée, qu’à ses côtés se trouvent des femmes musulmanes habillées classiquement, des laïques, des membres connus de la communauté catholique et plusieurs personnes portant la kippa. Loin des accusations de communautarisme, cette photo se voulait l’illustration de la capacité de vivre ensemble, alors que la précédente Municipalité opposait les uns aux autres. Pour la petite histoire, cette photo a été prise dans la salle sociale de la synagogue de Bobigny…
Autant de précisions qui mettent à néant le prétendu lien avec le gang des barbares.
Tout aussi absurdes sont les accusations de clientélisme communautaire et de double langage. J’ai défendu avec virulence la reconnaissance du génocide arménien et la pénalisation de sa négation. Chacun peut voir que je défends nos alliés kurdes face à M. ERDOGAN et aux trahisons américaines. Et pourtant, il y a beaucoup plus de franco-turcs que d’arméniens kurdes dans ma circonscription.
Elles peuvent déplaire, mais je défends des convictions.
Tout comme lorsque j’ai voté pour le mariage gay, ce qui me vaut la rancune des salafistes, dont me prétendez proche. J’ai également empêché un groupe intégriste de prendre de force le contrôle de la mosquée de Drancy parce que selon eux son imam serait « l’imam des juifs ». Vous chercheriez en vain à Drancy, que j’ai gérée pendant 17 ans, une quelconque concession à des revendications religieuses dans les cantines, la piscine, les activités associatives, etc…. Et pourtant la demande, en réalité bien plus faible que les fantasmes que vous nourrissez chez vos lecteurs, existe ponctuellement. Même si j’étais à l’étranger le jour du vote, j’ai toujours assumé mon opposition publique et claire à la loi de 2004 interdisant les signes religieux à l’école pour deux raisons. La laïcité impose la neutralité aux agents des services publics, pas à leurs usagers. Mais surtout, cette loi votée a eu pour conséquence de multiplier les écoles religieuses hors contrat et sous contrat. En privant ces enfants d’un enseignement laïque, je continue à penser que nous n’avons pas fait progresser la République et la laïcité.
Je suis d’ailleurs révolté par la thèse défendue par mon accusatrice. En effet, à suivre son raisonnement, pour obtenir les voix de la communauté musulmane de Bobigny, il aurait fallu pactiser avec le gang des barbares. A-t-elle bien réfléchi à ce que signifiait sa thèse ? Nos concitoyens musulmans seraient donc incapables du moindre raisonnement individuel et ne voteraient qu’en fonction de leur religion… Et pire, les musulmans seraient séduits par le crime atroce perpétré par le gang des barbares ???
Enfin, quelle est cette fable sur les « décoloniaux » ? Le cabinet « Studio Praxis » évoqué n’a jamais été missionné ou utilisé pour la campagne électorale de 2014, un mensonge de plus. Mais, au fond, on me reprocherait d’avoir un discours invitant les citoyens issus des immigrations à se présenter eux aussi aux élections, à participer aux directions municipales, à s’investir pleinement dans la vie collective. Oui c’est vrai et je l’assume pleinement.
Souvent les médias déplorent la faible participation civique dans les quartiers populaires, dont les habitants ont des origines très variées. Mais manifestement les intégrer dans des listes qui mélangent « gaulois » et origines diverses serait un crime aux yeux de mes détracteurs. Il n’y a pourtant pas de meilleur moyen d’éviter la tentation de repli communautaire que constitueraient de telles listes, que d’intégrer dans des listes des citoyens français de diverses origines, à l’image de la population de leurs villes. Non pas à raison de leurs origines, mais de leur citoyenneté française qui se développe bien mieux ainsi pour le bien de tous, que dans l’abstention ou le repli. Qui refuse de la voir ?
Qui a donc voulu me réduire au silence par ce coup monté ?
CONTACT
Union Des Démocrates et Indépendants
22 bis rue des Volontaires, 75015 Paris
01 53 71 20 17