La tragédie de Mayotte

Éric Hélard, Secrétaire national UDI aux Outre-mer

Le cyclone Chido, le plus intense qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans, laisse le département dévasté et ce territoire de la République en ruines. Le décor est apocalyptique. La France pleure ses morts et souffre de la détresse de ses habitants et de ses vies brisées : un spectacle insoutenable, une crise humanitaire sans précédent qui bouleverse la nation.

 

Des habitations éventrées, des bidonvilles transformés en cimetières, des écoles détruites, des corps retrouvés sous les décombres, et si le bilan humain partiel est d’ores et déjà dramatique, le bilan définitif s’annoncera hélas bien pire.

 

Plus de 100 000 personnes sans toit, sans eau ni électricité, un seul hôpital à bout de souffle et saturé, la faim et les épidémies qui menacent. Le couvre-feu a été mis en place de 22h à 4h du matin pour assurer la sécurité et éviter les pillages.

 

Nos pensées se tournent aussi vers les familles des disparus et vers ceux qui attendent dans l’angoisse des nouvelles de leurs proches.

 

L’UDI salue le courage et le dévouement des secours mobilisés sur place. Pompiers, soignants, forces de l’ordre, secouristes, bénévoles incarnent la solidarité dans ce drame qui frappe le département le plus pauvre de la République.

 

Un avion gros porteur A400M a acheminé 23 tonnes d’eau et de nourriture pour être distribuées dans les communes. Le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Champlain, qui a appareillé de La Réunion, doit arriver sur place avec 180 tonnes de fret à bord. Un hôpital de campagne va être installé. Pour sauver ce qui peut encore l’être, l’urgence est aussi la remise en route du réseau électrique, des usines de dessalement et du réseau routier pour faciliter l’accessibilité des secours : les forces considérables déployées sur place par le gouvernement et les pouvoirs publics s’y emploient.

 

Nous allons aussi pouvoir compter sur l’Europe via le soutien régional d’urgence (Restore) sans compter l’appui des organisations internationales. La priorité est d’assurer les besoins vitaux des habitants en eau et en nourriture.

 

Mais il va falloir se poser très vite la question de la reconstruction, la seule perspective qui puisse redonner de l’espoir à la population. Le Gouvernement doit mettre en place au plus vite sous son autorité une délégation interministérielle spécialement dédiée à ce sujet, comme cela avait été fait lors du cyclone Irma à Saint-Barthélemy et Saint-Martin en 2017. Si Mayotte est le dernier département à avoir rejoint la France, il faut considérer que l’archipel n’a bénéficié jusqu’ alors d’aucun véritable modèle de développement et c’est un tort. Ce sera tout l’enjeu des temps à venir pour les Mahorais et pour la dignité de la France.