L’arrêt du projet de l’autoroute A69 plonge le Sud tarnais dans la stupeur et l’incompréhension !
Souhayla Marty, Adjointe au Maire de Toulouse et Présidente de la fédération de Haute-Garonne
La nouvelle autoroute reliant Castres (Tarn) à Toulouse (Haute-Garonne) était attendue depuis de nombreuses années. Soucieux de profiter d’un désenclavement géographique bénéfique pour tout le territoire et pour son économie, les habitants, les entreprises concernées par le chantier et les commerçants sont tombés de haut, lorsque le tribunal administratif de Toulouse, le 27 février dernier, a ordonné l’arrêt immédiat des travaux, pourtant réalisés à plus de 70%.
C’est la première fois en France, qu’un chantier d’une telle ampleur est interrompu par un jugement et non par une décision politique. Bien que l’on puisse entendre les arguments des défenseurs de l’environnement, formellement opposés à ce projet, il convient de faire la part des choses et de trouver cet équilibre entre la nécessité de désenclaver des territoires isolés depuis longtemps, comme le sud du Tarn et une partie de l’Occitanie, et le respect de l’environnement dont personne ne conteste la nécessité.
Il est utile de rappeler, par ailleurs, que le tracé de cette autoroute passe par des zones naturelles au cœur desquelles se trouvent des espèces en voie de disparition. Toutefois, une dérogation est permise par la loi quand il y a une raison impérative d’intérêt public majeur. Or, cette définition n’est pas et n’a jamais été définie par le législateur, ce qui la laisse à la pleine et libre interprétation des juges. Comme l’a rappelé Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse, le développement démesuré de la jurisprudence et l’invocation de grands principes de droit aussi bien flous que vagues suscitent, chez certains magistrats, la tentation de se substituer aux élus. Il serait dommageable, à l’image des États-Unis, que les Français demandent l’élection de leurs magistrats dans le but d’assurer un rééquilibrage idéologique…
Pour des projets d’une telle ampleur et attendus depuis des dizaines d’années, force doit rester aux élus locaux, à l’État et au législateur, qui doit faire évoluer la loi dans les plus brefs délais.
Les travaux de l’A69 doivent reprendre, pour le bien du Sud tarnais et pour tous ses habitants !