Le centre-ville, c’est l’un des marqueurs de notre modèle de société

Philippe LAURENT, Maire de Sceaux et Président de Centre-Ville en Mouvement

Président de Centre-Ville en Mouvement, j’ai animé, début juin, les 17^e Assises nationales du Centre-Ville qui ont eu lieu à Valenciennes en présence notamment de nos amis la sénatrice du Nord, Valérie Létard et de l’ancien ministre et ancien maire, fondateur de l’UDI, Jean-Louis Borloo. Étaient également présents Dominique Riquet, ancien maire et Laurent Degallaix, actuel maire de Valenciennes.

Le concept de centre-ville est large et ne recouvre pas uniquement les commerces. Ce sont des lieux où se concentrent les possibilités de rencontres, les cafés et restaurants, les activités culturelles, la mise en valeur de monuments patrimoniaux, les écoles et universités, des logements, les services du quotidien, les commerces et artisans, etc… Ce sont des lieux multifonctionnels et plébiscités par les Français. Ceux-ci reconnaissent désormais l’importance première de la place du maire et de ses équipes dans la politique de modernisation et de dynamisation des centres-villes, qui doit constituer une priorité.

Néanmoins, l’urbanisme commercial de notre pays, au cours des dernières décennies a conduit à sacrifier trop souvent les centres-villes, quand d’autres pays européens ont su maintenir un équilibre entre centre et périphérie. Les programmes nationaux de revitalisation – Action cœurs de ville, Petites Villes de demain -, menés en partenariat entre l’État et les collectivités territoriales, et largement inspirés par Centre-Ville en Mouvement ont marqué un tournant important Si tout n’est pas encore gagné, la mobilisation des élus est aujourd’hui bien plus importante qu’il y a une vingtaine d’années, et nous nous en réjouissons.

A cet égard, l’exemple de l’absolue nécessité d’une volonté politique forte et pérenne pour réussir nous a été donné, lors des Assises par l’intervention pleine d’humanité et d’émotion de Jean-Louis Borloo, qui a bien souligné également le rôle de la culture pour redonner aux habitants le goût et la fierté » de leur ville.

Plus généralement, l’idée qui ressort de ces Assises, au-delà des multiples occasions d’échanges entre élus et partenaires, est de poursuivre à développer, valoriser, soutenir les communes qui se réapproprient ce sujet, car nous continuons malheureusement à raisonner encore trop « voiture » et à réhabiliter, voire construire des centres commerciaux en périphérie, même si le mouvement a nettement diminué d’intensité.

La seule façon de lutter et de contrecarrer le phénomène est d’avoir une volonté politique forte qui implique les communes, les intercommunalités, l’État, tous les acteurs publics, les chambres consulaires et les associations de commerçants. Cela devient urgent car pour un grand nombre de Français, le centre-ville est bien souvent, le seul maillon, le seul lieu de respiration et d’animation, le dernier lien de convivialité. Bref, un marqueur de notre modèle de société.