Le surtourisme au Pays du Coquelicot
Franck Beauvarlet, Vice-président en charge de l’environnement et de la transition écologique au Conseil départemental de la Somme
Dès 1917, en pleine Première Guerre Mondiale, un besoin se fait déjà sentir de reconstruire et de proposer des visites du patrimoine touristique des champs de bataille de la Somme.
De la même manière, après la crise sanitaire du Covid, le secteur du tourisme a été quasiment mis à l’arrêt pendant deux ans.
Néanmoins, en 2022, le tourisme semble connaître un regain avec le retour des Britanniques, Belges, Néerlandais et aussi d’une clientèle de proximité.
Il faut alors veiller à mieux répartir les flux touristiques et dissuader les visiteurs en cas de forte affluence.
Aujourd’hui, les aspirations des nombreux voyageurs au Pays du Coquelicot évoluent et les vacanciers sont de plus en plus nombreux à plébisciter un tourisme de mémoire mais aussi « vert ».
Comme partout, nos touristes sur notre territoire sont très divers mais ils ont tous le désir de voir ce qui doit être vu.
Ce « surtourisme », nous le gérons du mieux possible, tout d’abord en encourageant un tourisme des « quatre saisons » mieux réparti et en promouvant des sites moins connus.
Par exemple, nous étalons nos temps forts comme les cérémonies tout au long de l’année et en nous organisant avec nos différents partenaires touristiques.
En avril, c’est plutôt le mois pour les Australiens avec l’Anzac Day, juillet pour les Britanniques, septembre pour les scolaires.
Nous nous organisons aussi avec nos différents responsables de sites pour programmer les visites guidées individuelles et groupes pour ne pas gêner les visiteurs et pour qu’ils se sentent privilégiés, satisfaits et aient surtout l’envie de revenir.
Concernant le tourisme « vert », nous sommes chanceux de bénéficier d’un territoire étendu espaçant naturellement nos principaux sites comme nos belvédères d’Eclusier-Vaux, de Frise, la réserve ornithologique d’Étinehem-Méricourt ou encore les vélo-routes offrant des paysages incroyables. Nous pouvons alors sans cesse développer de nouveaux itinéraires pour les amoureux de la nature et de la tranquillité.
Nous avons aussi, en tant qu’acteur du tourisme, un rôle de prévention à transmettre à nos visiteurs.
Les guides de l’office de tourisme rappellent à chaque visite l’importance de préserver la faune et la flore, l’importance de respecter le silence, la propreté des sites. D’ailleurs, nous avons un partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France qui fournit un travail remarquable.
L’étendue de notre territoire et la diversité des offres touristiques proposées permettent également de diviser la population touristique (mémoire, vert, Art déco, famille, aéronautique, etc.).
Hormis nos trois musées réputés, nous proposons également à nos touristes diverses possibilités de visites avec des sites où l’accessibilité est permanente et n’est pas sujette à des restrictions d’horaires. Il est alors possible très tôt de visiter certains sites ou plus tard dans la soirée, cela permet de répartir au mieux la population.
Nous avons aussi la chance d’avoir des locaux qui aiment et connaissent parfaitement notre territoire et qui naturellement aident et conseillent les visiteurs sur nos petites communes.
Ce sont eux aussi nos ambassadeurs et ils veillent à la sécurité et la propreté de nos sites pour cohabiter le plus facilement avec les touristes.
Il est alors toujours possible, malgré un grand nombre de touristes présents au Pays du Coquelicot, de trouver encore quelques petites places solitaires, paisibles et relaxantes au coin de nos jolies églises, de nos espaces verts ou autour de nos sites de mémoire.