L’impact environnemental et social de l’accord UE-Mercosur
Hervé Marseille, Président de l’UDI, Président du groupe Union centriste au Sénat et Sénateur des Hauts-de-Seine, avec 621 autres parlementaires, députés européens, députés et sénateurs, a co-signé une tribune adressée à Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, pour exprimer leur opposition à l’accord Union européenne (UE)-Mercosur.
Cette opposition est basée sur trois conditions à la signature de l’accord, à savoir : ne pas augmenter la déforestation importée dans l’UE, mettre l’accord en conformité avec l’accord de Paris sur le climat (2015) et instaurer des mesures miroirs en matière sanitaire et environnementale.
Depuis le début des négociations en 1999, l’Amazonie a subi une déforestation massive, principalement due à la conversion des terres pour l’élevage et la culture du soja. Cet accord aggraverait la déforestation en accentuant la nécessité de zones d’exploitations. En outre, le Brésil et l’Argentine appliquent des normes plus souples en matière de pesticides ; 150 substances interdites en Europe y sont toujours utilisées, créant une concurrence déloyale pour nos agriculteurs tout en allant à l’encontre des ambitions européennes en matière de production durable.
Cet accord de libre-échange, qui propose l’ouverture de quotas additionnels sans droits de douane ou à tarifs réduits pour des produits tels que le bœuf, la volaille, le maïs, le sucre et l’éthanol, nuirait gravement aux producteurs et éleveurs européens, exacerbant les distorsions de concurrence et révélant une certaine naïveté face à l’absence de contrôles adéquats sur les produits importés.
Un exemple concret serait le quota d’importation annuel de 180 000 tonnes de viande de volaille brésilienne sans droits de douane, une perspective alarmante étant donné qu’un poulet sur deux consommés en France est déjà importé. Cette situation met en lumière les défis similaires rencontrés par les éleveurs de bovins.
Face à de tels enjeux économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires, il apparaît clair que ces problèmes ne peuvent être résolus par de simples compensations financières temporaires. Nos agriculteurs, qui s’efforcent de répondre aux nouvelles attentes sociétales, sont confrontés à des coûts élevés et à des transitions difficiles, et ce dispositif risquerait d’entraîner la disparition progressive de secteurs entiers de notre société.