Motion adoptée par le Conseil national de l’UDI
Le plus invraisemblable de cette situation, c’est que bien qu’accusée de tous les maux, l’Europe n’a aucune compétence en matière migratoire car les Etats n’ont jamais voulu les lui confier ! Ce sont les Etats et leurs égoïsmes qui ont failli dans la crise des migrants ; pas l’Europe qui n’a aucun pouvoir en la matière !Paralysés par leurs égoïsmes nationaux et incapables de coordonner leurs politiques migratoires et leurs administrations, les Etats membres s’empressent de rejeter la « faute sur Bruxelles », cherchant à faire oublier à leurs concitoyens leur incapacité à mettre en œuvre une politique commune courageuse et ambitieuse aux frontières de l’Europe.
Comme le fut en son temps « Maastricht », « Schengen » est agité comme un totem par les « eurodestructeurs » pour accuser l’Europe de tous les maux et de toutes les faiblesses. Mais ce sont les mêmes forbans qui refusent qu’elle s’en occupe !
« Pour s’organiser et ne plus subir, la gestion des flux migratoires et du droit d’asile doit être assurée au niveau européen »
Depuis trente ans, notre famille, celle des centristes, des humanistes et fédéralistes européens milite pour une politique migratoire commune de l’Union Européenne :
• en 1989, derrière Simone Veil nous proposions déjà la création d’un corps de garde-côtes européens ;
• depuis quinze ans, nous défendons sans relâche la création d’un Ministère Européen des Migrations (MEM), pour que les Etats aujourd’hui démunis face aux pressions migratoires qui pèsent à leurs frontières fassent front ensemble afin de ne pas avoir de trous dans la raquette ;
• depuis quinze ans, nous militons pour que l’Europe s’inspire du modèle fédéral canadien où chaque Etat décide du nombre de personnes qu’il peut et veut accueillir et où le niveau fédéral gère l’ensemble des flux, pour garantir le respect du choix de chaque Etat ;
L’UDI demande donc solennellement aux chefs d’Etat européens d’engager le processus de création d’un Ministère Européen des Migrations et du Droit d’Asile pour gérer les questions d’immigration de chaque pays fédéré, doté des moyens d’assumer les missions suivantes :
• la création de centres d’accueil et d’examen des demandes d’asile, communément appelés « hot spots », dans des pays sûrs situés sur le continent d’origine des demandeurs pour éviter de les laisser prendre le danger inconsidéré de traverser la Méditerranée dans des conditions inhumaines. Une fois créés, ces mêmes centres auront également vocation à accueillir les personnes interceptées en Méditerranée ou en Europe jusqu’à l’examen de leur demande ;
• la mise en oeuvre de la règle selon laquelle la régularisation des immigrants illégaux ne sera pas possible en dehors du passage par ces centres et le conditionnement des aides européennes au développement à la coopération des pays bénéficiaires au contrôle des migrations ;
• la centralisation des politiques migratoires en conservant pour chaque Etat le soin de fixer le nombre d’étrangers qu’il veut accueillir et les critères de visa ;
• la gestion de l’ensemble des demandes de visas et l’unification d’un droit d’asile européen pour ne pas laisser les demandeurs utiliser les failles des administrations nationales ;
• la suppression de la liberté d’installation pour les étrangers non communautaires ; un visa étant nécessaire pour changer de pays afin de garantir que chaque nation conserve la faculté d’accueillir les personnes qu’il souhaite en fonction de ses capacités (un titre obtenu dans un pays ne pouvant pas donner le droit de s’installer dans tous les autres) ;
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