Nouvelle législature : édito du Président de l’UDI

Hervé Marseille, Président de l’UDI et Président du groupe Union Centriste au Sénat

Les Français ont voté. Et pour la première fois depuis 1962, ils n’ont pas donné une majorité à l’Assemblée nationale, même relative. Dès lors, nous devons nous poser deux questions : Qui peut gouverner ? Et pourquoi faire ?
 
D’abord, nous devons trouver une majorité de gestion la plus homogène possible. Ne serait-ce qu’en politique étrangère, la France doit pouvoir parler d’une seule voix. Que dirons-nous demain sur l’Ukraine ou le Proche-Orient ?
Pour cela, par son attitude et son opposition à ses propres alliés sur quasiment tous les sujets, La France Insoumise s’exclut d’elle-même. En revanche, toutes les forces politiques de l’arc républicain composées principalement des partis traditionnels de gouvernement qui refusent les coalitions avec les extrêmes ont vocation à y participer. Sans un large rassemblement au-delà des blocs traditionnels, aucun gouvernement n’aura une majorité – même relative – suffisante pour gérer les affaires de l’Etat. Tout converge donc vers la nécessité d’élaborer une coalition allant des Républicains aux sociaux-démocrates.

Depuis la Ve République, la culture politique s’est déshabituée de cet exercice pourtant naturel dans la plupart des démocraties occidentales. Pourtant, il faut se souvenir des origines de la IIIe République qui a permis de stabiliser la démocratie et nos institutions : en 1899, au cœur de l’affaire Dreyfus qui divisait le pays, Waldeck Rousseau constitua un gouvernement de défense républicaine qui rassemblait les modérés, les radicaux et les libéraux. C’est ce gouvernement d’union qui a stabilisé la République. Nous sommes aujourd’hui dans une situation comparable qui appelle chaque parti de gouvernement à la responsabilité.

Gouverner pour faire quoi ?

Au lieu de gouverner par à-coups, une coalition de cette nature serait en mesure de proposer des solutions mesurées et durables pour nos concitoyens : qu’il s’agisse d’accès aux services publics ou à la santé, de pouvoir d’achat ou de logement, les Français ne supportent plus l’impuissance de l’Etat. Il en est de même sur les sujets régaliens : immigration irrégulière, insécurité, laïcité. Sur tous ces sujets, nos concitoyens sont beaucoup moins divisés que les partis qui s’affrontent. Ils veulent les deux.

Sur l’ensemble de ces sujets, les Français nous regardent et nous avons une obligation de résultat. Se rassembler pour former ou soutenir un gouvernement, c’est le commencement du dépassement et le gage de l’efficacité.

Je voudrais terminer sur une note d’espoir, car je souhaite à nos athlètes qui vont dans les jours qui viennent entrer en compétition de s’y distinguer pour ressusciter le souffle de notre nation et que les valeurs du sport nous inspirent avec honneur et dignité.