Pharmaciens en France : entre pénurie et défis pour l’accès aux soins

Grégory Tempremant, Secrétaire national de l’UDI à la Santé, Conseiller municipal de Comines (59) et Conseiller régional de la Région Hauts-de-France 

Cette semaine l’Ordre National des Pharmaciens a présenté un état des lieux de la démographie des pharmaciens en France.

Le nombre d’inscription des titulaires d’officines a diminué de 9,2% en 10 ans et le nombre d’officines pour 100 000 habitants est passé de 35 en 2011 à 31 en 2021 soit une diminution de 11%.

Ce réseau qui a montré de nouveau sa solidité, son efficacité et son adaptabilité pendant la crise sanitaire est aujourd’hui fragilisé.

Pour la 2ème année consécutive toutes les places en Facultés de Pharmacie ne sont pas pourvues dans de nombreuses régions ce qui creusera le manque actuel de pharmaciens dans notre pays.

La Réforme de l’Entrée dans les Études de Santé (REES) est mal comprise et n’a pas répondu à ses objectifs. Il est urgent d’opérer des ajustements appelés par la profession et offrir de la visibilité aux différentes filières des métiers de la Santé sur Parcoursup.

Les missions des pharmaciens s’élargissent et devraient susciter plus d’attractivité mais les textes trainent à être publiés, les discussions conventionnelles piétinent et la réforme du 3ème cycle des études pharmaceutiques tant attendue est au point mort.

Les pharmaciens sont aujourd’hui en difficulté avec des problèmes de recrutement, une augmentation des charges et une baisse des prix des médicaments et des dispositifs médicaux.

Le temps pharmaceutique qui devrait être dédié à l’accompagnement des patients, au bon usage des médicaments et à la prévention est aujourd’hui malheureusement trop consacré à la gestion des pénuries de médicaments.

Les conclusions de la commission d’enquête du Sénat sur la pénurie de médicaments sont d’ailleurs sans appel et nous espérons que ses recommandations seront suivies d’effets. 

C’est en prenant à bras-le-corps ces sujets de formation, de développement des missions, de modèle économique, et plus largement en reconsidérant la chaine du médicament, que nous pourrons préserver le maillage pharmaceutique et assurer l’accès aux médicaments dans tous nos territoires.