Réchauffement climatique et impact sanitaire : l’effet papillon

Martine Ollié, Secrétaire nationale UDI à la Santé environnementale

Le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, est un « baromètre du climat » mondial, qui permet de mesurer l’état de santé de notre planète. Pourtant, l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité n’est pas sans conséquences pour notre santé.

 

Devant l’ampleur et la gravité de certains phénomènes, le prochain rapport devrait s’en intéresser. Bien sûr, les épisodes de chaleur extrême augmentent les risques de coups de chaleur, de déshydratation, et d’aggravation de maladies cardiovasculaires et respiratoires. Les tempêtes, inondations, et sécheresses provoquent des problèmes d’accès à l’eau potable et à l’alimentation, favorisant ainsi la propagation de maladies. Les températures élevées augmentent la concentration d’ozone, aggravant les problèmes d’asthme et d’autres maladies pulmonaires.

 

Nous ne devons pas pour autant négliger les conséquences moins directes, mais tout aussi graves qui découlent de l’influence du changement climatique sur la biodiversité, notamment sur les populations d’insectes. La modification des habitats et de la végétation des zones humides crée des environnements plus propices au développement des insectes vecteurs de maladies, entraînant des conséquences sur la santé humaine. La propagation de maladies telles que le paludisme, la dengue, le chikungunya, le virus Zika, la fièvre jaune, et certaines encéphalites à tiques (maladie de Lyme), se voit accélérée en raison d’un renouvellement des colonies plus rapides. L’émergence de nouvelles maladies, avec des insectes vecteurs transportant de nouveaux pathogènes vers de nouvelles régions, est aussi à craindre, ainsi que le renforcement des résistances aux insecticides et aux médicaments antiparasitaires chez les insectes vecteurs.

 

Le réchauffement climatique constitue un facteur aggravant pour la propagation des maladies vectorielles. Il est donc essentiel de mettre en place des stratégies de surveillance, de prévention, et de lutte contre ces nouveaux fléaux. Que le GIEC décide de se pencher sur les conséquences sanitaires des modifications climatiques est un réel progrès, mais nous ne pouvons que constater que tant sur le plan national qu’international, l’impact de notre environnement sur notre santé n’est toujours pas assez au cœur de nos préoccupations et qu’il n’est traité que de façon accessoire et désorganisée.