Sapeurs-pompiers face aux méga-feux : la mutualisation comme clé de réussite
Olivier Richefou, Président du Conseil départemental de la Mayenne et Président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS)
Les risques naturels s’intensifient, se diversifient et frappent nos territoires de plus en plus durement. Les services d’incendie et de secours (SDIS) doivent faire face à des menaces toujours plus complexes et dangereuses.
Le premier moyen d’action qu’il nous faut collectivement développer est la prévention. La très large majorité des incendies ou feux de forêt sont d’origine humaine, et nous avons le pouvoir d’agir contre eux. En France, nous manquons cruellement de formation à la gestion des risques, alors même que nous savons qu’ils vont être de plus en plus nombreux et de plus en plus intenses. La prévention doit devenir l’un des piliers de notre action collective.
Pour permettre une réponse efficace et assurer la protection maximale des sapeurs-pompiers, il nous faut des moyens supplémentaires. Je dois saluer l’avancée des « pactes capacitaires », qui visent la mutualisation d’achats à l’échelle d’une zone. Ils ne seront pas suffisants, mais ils vont dans le bon sens s’ils sont accompagnés de moyens financiers supplémentaires pour équiper au mieux les SDIS. La solidarité entre les SDIS est très forte, comme on peut le constater à chaque envoi de colonnes de renforts. La mutualisation raisonnée et stratégique des moyens matériels s’inscrit dans cette logique de travail en commun.
Enfin, l’État et l’Union européenne doivent permettre une augmentation considérable des moyens aériens pour faire face aux divers méga-feux que connaît notre continent. Il nous faut renforcer le RescEU pour garantir une réponse mutualisée et coordonnée, car les feux n’ont pas de frontières.