Rentrée des classes : entre réformes nécessaires et tensions politiques

Elisabeth Gondy, Conseillère régionale Hauts-de-France, Membre de la commission « Enseignement, Recherche » et Conseillère communautaire « Valenciennes Métropole » déléguée à l’Enseignement supérieur

 

La rentrée scolaire, cette année, se déroule dans un climat politique particulièrement compliqué. Les débats sur la laïcité, la sécurité dans les établissements scolaires et les inégalités sociales exacerbent les divergences.

 

À cela s’ajoute la démission du gouvernement et de ses ministres, contribuant à la confusion tant pour les établissements scolaires que pour les enseignants et les parents. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la rentrée est un moment clé où les orientations pour l’année scolaire doivent être fermement établies. La réforme du « choc des savoirs », voulue par Gabriel Attal, visait à recentrer l’éducation sur les savoirs fondamentaux, à réduire les inégalités scolaires et à préparer les élèves aux nouveaux défis du XXIe siècle.

 

Une stabilité ministérielle permettrait de mener à bien des réformes sur le long terme, assurant ainsi la cohérence et la continuité des initiatives éducatives.

 

Des rectorats et directions académiques plus autonomes pourraient jouer un rôle central et plus actif, en étant les garants de la continuité des politiques éducatives tout en adaptant les réformes nationales aux besoins locaux, garantissant ainsi une meilleure continuité pédagogique.

 

Cette rentrée devrait être l’occasion de réaffirmer les valeurs démocratiques qui sont au cœur de notre système éducatif.

 

Au-delà des divergences, c’est bien notre démocratie qui est en jeu. Chaque élève, quelle que soit son origine ou son identité, doit pouvoir s’épanouir. L’école doit être un lieu où la diversité est non seulement acceptée, mais valorisée ; les inégalités doivent être combattues à la racine. Les programmes doivent aborder les réalités du monde contemporain : le racisme, le changement climatique, les inégalités sociales… L’école doit former des citoyens éclairés, capables de penser par eux-mêmes, de débattre et de s’engager. Loin de diviser, elle pourrait redevenir ce lieu où se construisent les bases d’une société plus juste et plus solidaire. L’école doit rester un espace où l’on peut apprendre et grandir sans subir les pressions du monde extérieur.

 

Le défi de cette rentrée sera de réconcilier l’éducation avec les valeurs démocratiques dans le respect des différences, mais avec la volonté de préparer les générations futures à affronter un monde complexe et en perpétuelle évolution.