Violences faites aux femmes : des annonces gouvernementales bienvenues

Dominique Vérien, Sénatrice de l’Yonne et Présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes au Sénat

 

Soyons clairs, les annonces faites par le Premier ministre à l’occasion du 25 novembre, journée de la lutte contre les violences faites aux femmes, vont dans le bon sens. Rien de nouveau ni de révolutionnaire si ce n’est les préconisations liées à la soumission chimique, mais cela prouve que le gouvernement n’abandonne pas une politique qui a besoin de temps pour s’installer.

 

Besoin de temps, car pour mieux prévenir les violences et mieux lutter contre, il faut former tous les acteurs concernés, de l’Éducation nationale aux professionnels de santé en passant par les services sociaux et naturellement nos forces de sécurité intérieure et nos magistrats. Besoin de temps également pour mettre en place ce qui avait déjà été décidé, comme l’installation d’une maison des femmes par département ou la possibilité de porter plainte directement dans les hôpitaux.

Finalement, la nouveauté tient dans les propositions sur les soumissions chimiques : une campagne de sensibilisation et la prise en charge des kits de détection.

Alors que le procès des viols de Mazan s’achève, la France SAIT aujourd’hui ce que peut être la soumission chimique et il est important de sensibiliser les femmes à ce risque. Je voudrais donc profiter de cette tribune pour conseiller à toutes les jeunes femmes sortant en boite de se munir d’un “capuchon à verre” pour être sûre qu’on n’y verse pas quelque chose. Je souhaite également rappeler que la première des soumissions chimiques, c’est l’alcool, il affaiblit la victime et désinhibe l’agresseur.

Mais nous avançons ! Rappelons qu’aujourd’hui les Maisons des Familles, en gendarmerie, et les Brigades de Protection des Familles, en police, se développent un peu partout sur le territoire, et forment les intervenants à l’accueil et l’accompagnement des victimes. En outre, les pôles VIF (violences intrafamiliales) se mettent en place dans chaque tribunal et cour d’appel, l’ordonnance de protection se délivre en 6 jours et que nous aurons prochainement une ordonnance de provisoire de protection immédiate en 24 heures. Des gendarmes, des magistrats et des chercheurs travaillent à mieux faire connaître la notion de contrôle coercitif qui permet de mettre en évidence la stratégie de l’agresseur plutôt que d’interroger l’éventuelle emprise de la victime.

Nous ne sommes pas au bout du chemin, mais nous avançons sur la bonne voie et nous savons aujourd’hui que le gouvernement nous y accompagne !